Errances.
La muse aventureuse, au gré de ses caprices,
Passant d’un monde à l’autre aussi mystérieux
Pour être fantastique et néanmoins curieux,
Nous souffle ses attraits et ses vues tentatrices.
Les courbes scintillantes
Le long des rubans bleus,
Où les ombres tremblantes
En des sauts fabuleux
Vers des cieux argentés,
S’enlacent et reportent
Leurs horizons hantés
Par la joie qui la porte.
Parfois, pas trop souvent, désespérément vide,
Son âme fabuleuse, errante dans le noir
Où nombre de dangers la laissant impavide,
L’entrainent aux confins, au-delà du miroir.
Insensible aux merveilles
Emportées par le vent,
Le sourire qui veille,
Silencieux, émouvant,
Où le guerrier qui danse
Sur le dos du dragon,
L’alchimiste, en cadence,
Se rit des parangons.
Ainsi, au gré du vent, la muse aventureuse,
Emporte le poète et lui offre un festin
Semé de cailloux blancs ou d’ombres poussiéreuses,
Tant il est si étrange et pourtant enfantin.
Les courbes scintillantes
Le long des rubans bleus
Où la muse troublante,
En élans fabuleux,
Aux cimes argentées,
Relance et rebondit,
Ses projections hantées
En replis étourdis.
L’errance interrompue, les ombres de l’enfance
Qui ont comblé le vide, aspirent les couleurs
Pour en reconstituer un monde où l’innocence
Anime les parfums, rehaussant les valeurs.
Il me plait à penser
Que l’ombre aventureuse
Ne peut nous dispenser
Des larmes douloureuses.
Car la quête insolite,
L’utopique propos
Pour lequel je médite,
N’est pas de tout repos.
Oui ! Parfois m’envolant, prétentieux,
Posant comme une fleur le mot qui fait sourire,
La muse aime exprimer l’exposé sentencieux
Des règles animées d’un humour à souscrire.
Licence poétique
Jonglant avec amour,
Un aspect romantique
Rimant avec toujours ;
Une image empruntée,
Transposée sur l’écran,
Peut-être un peu floutée
Qui parfois me surprend.
Ainsi, subitement, devinant sur la toile
Une scène vécue, un décor familier,
La nymphe rayonnante et drapée de ses voiles,
Apparait à nouveau d’un rêve particulier.
Ô Dieu ! Qu’elle était belle,
-Mon double souverain-
Ses doux cheveux rebelles,
Enveloppée d’embruns.
Dominant la tempête,
Elle chante ses amours
Pour en faire une fête,
Un éternel retour.
Le voile se reforme et dissout le décor.
Qu’importe où il me porte, j’aime sa musique ;
Les couleurs, les sons, les parfums restent encor
Douces présences, songes métaphysiques.
Dans le tableau mouvant,
Où les rimes paressent,
Les minois émouvants
Des enfants apparaissent ;
De ces bonheurs donnés,
Dans notre cœur, ils restent
Trésors pelotonnés
Que l’amour manifeste.
Dans ce tableau changeant se cachent bien des ombres
Nous poussant malgré nous –stratagèmes curieux-
A chercher l’interdit, l’inédit le plus sombre,
Le captivant côté de l’appel impérieux.
J’éviterais ce jour,
De changer de fréquence,
On ne peut pas toujours
Obtenir la licence
De goûter certains mondes
Où rode le danger ;
Certains êtres immondes
Voudraient nous immerger.
Le monde féérique est lui, fort agréable ;
Passé le bas-astral, qu’il ne vaut mieux pas voir,
L’éthérique univers est de plus appréciable
Tant il révèle en nous les plus nobles pouvoirs.
La muse les évoque :
Nous en ferons surement
Des rencontres baroques,
Aux heureux dénouements.
Nous en avons conté
Des quêtes magistères,
Des héros confrontés
A de nombreux mystères.
Je vois les rubans bleus naissants de nos prières,
Tisser dans l’atmosphère un réseau cotonneux
Descendre lentement, supprimant les barrières,
Apportant à chacun un halo lumineux.